Une journée avec les nouvelles brigades mobiles
Quelles sont les missions des nouveaux gendarmes de la brigade de Bugeat ?
Arrivés cet été, les six gendarmes de la nouvelle brigade mobile de Bugeat ne sont pas passés inaperçus tant leurs présences dans les fêtes de villages, événements et réunions publiques se sont multipliées à travers le pays. Mais quelles sont donc les missions de ces curieux gendarmes qui ne procèdent à aucun contrôle routier ni ne participent à aucune enquête ? Ils font partie des 3500 nouveaux fonctionnaires de la Loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (LOPMI) promulguée en janvier 2023. 238 nouvelles brigades, fixes et mobiles, sont désormais en place et réparties sur l’ensemble du territoire national.
Nous avons voulu en savoir plus sur ces hommes qui se sont portés volontaires pour devenir des gendarmes comme les autres, enfin pas tout à fait. Ils sont avenants, vont au contact de la population, et nous rappelle une présence publique dite « de proximité ». Télé Millevaches a obtenu l’autorisation de passer une journée en leur compagnie. La fête de la chasse, qui a eu lieu cet été à Champagnac-la-Noaille, était l’occasion d’un temps long pour découvrir leur personnalité et en savoir plus sur leurs missions.
« Notre mission principale c’est le contact », assure Christophe Dussour, commandant de cette nouvelle brigade territoriale mobile de Haute-Corrèze. Il faut dire que leur pratique est plutôt décontractée. Ils n’hésitent pas à avoir le petit mot pour rire. « Lorsqu’il y a un sourire, c’est gagné » ajoute le gendarme Laurent Blanchard, « c’est que nous avons obtenu la confiance ». Pour prendre une plainte, faire une procuration de vote, ou d’autres démarches administratives, ces militaires peuvent se déplacer à bord de leur « camion-bureau ». Un service généralement réservé aux personnes âgées ou en défaut de véhicule. « Ce sont les gendarmes du dernier kilomètre » ajoute Arnaud Legros-Quenel, commandant de gendarmerie à Ussel, qui avait fait suivre la demande de candidature de la mairie de Bugeat au ministère de l’Intérieur en 2023. Selon lui, le choix porté sur Bugeat s’explique par la surface que cette gendarmerie doit couvrir. L’objectif du ministère de l’Intérieur étant également de libérer du temps aux autres effectifs et leur permettre une présence accrue sur le terrain.
Pourtant, le contact avec les populations peut s’avérer parfois difficile, en témoignent ces deux moments, lors de la fête de la Saint-Jean à Tarnac, puis durant les rencontres du Syndicat de la Montagne limousine à Saint-Sulpice-les-Bois, où les gendarmes ont été cordialement invités à quitter les lieux. « C’est difficile de demander à des militaires de gendarmerie de connaître l’ensemble des acteurs du territoire, dès lors qu’on les invite gentiment à partir lors des événements publics. Cela m’interroge, car nous sommes au service de tous les citoyens », réagit monsieur Legros-Quenel. Prenant exemple sur la récente affaire dite du « Bois du Chat » à Tarnac, le commandant assure que les gendarmes avaient participé à produire un dialogue social apaisé, avec une résolution pacifique du conflit.
Enfin, lorsque l’on évoque l’échec de la police de proximité mise en place de 1998 à 2003, le gendarme Dussour nous répond, confiant : « à partir du moment où c’est nouveau il y a toujours un risque d’échec, à nous de faire qu’il n’y en ait pas ».
Pour en savoir plus :
Une journée avec la gendarmerie06'19''
Pour savoir qui sont et que font les gendarmes qui interviennent sur le plateau, rencontre avec la communauté de brigade de Royère-de-Vassivière/Gentioux-Pigerolles au plus fort de leur activité, pendant la saison estivale.
Cache-cache au bois du Chat03'18''
Les tronçonneuses commencent à chanter. Une poignée d'arbres tombent. Une petite foule accourt, le travail s'interrompt et une conversation presque cordiale s'instaure avec les gendarmes venus sécuriser la zone. Nous sommes au matin du 1er mars au bois du Chat, sur la commune de Tarnac.
Le « Comité de défense du bois du Chat » entend bien en faire un symbole : c'est un bois de feuillus sur un versant de la Vienne amont, que les propriétaires veulent raser malgré les efforts du Parc naturel régional (PNR de Millevaches) pour les en dissuader. En dépit de ses effets délétères sur la biodiversité, ce type de sylviculture est encore légal en France.
Le Syndicat des exploitants forestiers, scieurs et industriels du Limousin (SEFSIL) prévoit de se mobiliser à son tour le lundi 6 mars pour défendre le droit à réaliser ce type de travaux. Une journée lors de laquelle les enjeux politiques et médiatiques de ce petit bois devraient déborder du Limousin.
Références
Fiche technique
Titre : Une journée avec les nouvelles brigades mobiles
Durée : 18'
Date de production : octobre 2024
Format : HD 1080
Production et distribution : Télé Millevaches
Réalisation : Florent Tillon
Droits : Attribution - Pas d’utilisation commerciale - Partage dans les mêmes conditions 3.0 France (CC BY-NC-SA 3.0 FR)
Rushes conservés : oui
Photos du tournage : non
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